Blockchain my podcast

Le podcast est un média ultra riche en contenu. Vous aimez les jeux de rôles, vous trouverez un podcast qui en parle, vous vous intéressez à l’Histoire de France, il existe un podcast sur ce sujet, vous aimez les vieilles musiques de jeux vidéos, vous pourrez trouver chaussure à vos oreilles. La première raison de ce catalogue énorme, c’est la facilité de production d’un podcast (audio tout du moins). Un micro basique, un smartphone ou un ordinateur, de la passion et un petit hébergement de quelques euros et vous voilà lancé dans l’enregistrement de votre première émission. Le plus dur sera de durer …

Un podcast, comment ça marche ?

Pour faire un podcast, il faut :
– un sujet / une thématique
– 1,2,3 intervenants passionnés autour d’une table ou en visioconférence
– des micros et/ou caméras (pour la vidéo)
– un flux Rss / un compte soundcloud / un compte itunes
– un stockage pour les fichiers mp3 ou vidéo.

 

Une fois l’enregistrement fini, le podcasteur crée un nouvel épisode dans son flux RSS et le lie au fichier qu’il a mis sur son espace de stockage. L’auditeur a alors automatiquement dans son app de podcast ce nouvel épisode à écouter.
Tout cela est bien sûr gratuit, l’auditeur est ravi d’avoir du contenu lié à sa passion et le podcasteur est heureux de partager sa passion.

Oui mais … ça, c’est dans le monde des Bisounours et des gens qui vivent d’Amour et d’eau fraiche. Car la réalité est tout autre.

Les petits hics du monde merveilleux des podcasts

Je ne veux pas faire de généralité mais une majorité des podcasts que je connais et qui durent ont lancé un Patreon, Ulule, Tipeee, abonnement.
Mais pourquoi me direz-vous ? L’appât du gain, l’envie de gagner sa vie, arrondir les fins de mois. Je vais faire une réponse de normand : oui et non !

Tout d’abord, même si le prix d’entrée pour la création d’un podcast n’est pas très élevé comme je le mentionne au dessus, il faut tout de même dépensé quelques euros tous les mois pour l’hébergement. Et puis au fil des épisodes, le podcasteur a envie d’améliorer son contenu en changeant par exemple de micro ou de caméra. Il se sent un peu à l’étroit dans son bureau à enregistrer par skype ses épisodes, il aimerait parfois se déplacer dans des conférences ou des salons sur la thématique de son podcast. Si son émission parle des différentes cannes à pêche disponible sur le marché, il ne va pas pouvoir toutes les tester et acheter avec ses propres deniers.
Si le podcast regroupe une communauté d’auditeur assez importante, son créateur peut leurs demander de l’aider financièrement pour faire évoluer son émission.

Et puis, il faut le reconnaitre, il y a une petite part de vanité chez les podcasteurs. Ils aiment parler de leur passion, mais parler seul, ce n’est pas plaisant. Plus une émission est écoutée, plus cela les encourage à continuer. Sans forcément avoir un succès incroyable avec des millions d’auditeurs, faire du podcast, c’est avant tout échanger avec une communauté. Sinon le podcasteur peut parler seul dans son micro sans enregistrer. Faire des émissions, c’est bien mais qu’elles soient écouter, c’est mieux !

Et pour avoir cette « reconnaissance » de la qualité de son podcast, le créateur peut regarder ses statistiques d’écoute, lire les commentaires sur son site web et les réseaux sociaux. Mais il y a également l’argent. On peut mesurer la qualité d’un podcast à l’argent qu’est prêt à mettre un auditeur pour le soutenir. Alors ça ne veut pas dire qu’un podcast qui a un patreon de 100€/mois est plus mauvais que celui qui a 700€/mois. Il ne faut pas non plus croire que seuls les podcasts qui arrivent à gagner beaucoup d’argent doivent « survivre ». Il faut interpréter ces « récoltes d’argent » comme un indicateur supplémentaire. Il y a tant d’auditeurs qui sont prêt à mettre tant d’argent pour que le podcast continue, évolue, grandisse, … Comme pour le cinéma, pourquoi on paye 10€ pour aller voir un film en salle alors que pour d’autres films, on préfère les payer 4-5€ en VOD ou les pirater. L’auditeur unique a son classement de valeur qui lui est propre et apporte son soutien en fonction de cela et de ses moyens.

La blockchain pour régler tout ça

Ok, c’est cool mais le podcast tout le monde connait et pourquoi il y a « encore » le mot blockchain dans le titre ? Et bien grâce à Poddy !
Poddy, c’est quoi ? C’est un service d’hébergement et de distribution de podcasts via la blockchain. Et qui dit Blockchain dit crypto-monnaie qui est associée : Le Podlar !

Alors comment ça marche ?
A l’instar de Flixxo (Cf article du blog), il s’agit d’une plateforme qui se base sur le P2P et le protocole Torrent pour héberger et distribuer les épisodes. Chaque utilisateur de Poddy héberge et met à disposition les podcasts qu’ils créent et qu’ils écoutent aux autre utilisateurs.
Grâce à ce système, le podcasteur n’a plus besoin de payer un hébergement chez OVH ou Soundcloud, c’est un gain énorme surtout pour les podcasts vidéo. Le podcasteur aura aussi des statistiques détaillées et en temps réel des écoutes de ses émissions.

Deuxième point commun avec Flixxo, c’est le système de « tips » qu’un utilisateur peut donner à un podcast qu’il apprécie. Comme dans le système classique, le podcast reste gratuit et tout le monde peut l’écouter. Mais si un utilisateur trouve qu’un podcast ou même un simple épisode mérite un petit quelque chose, il peut donner quelques Podlars au créateur. Comme sur Itunes, un classement des podcasts les + « tipsés » est consultable sur l’app et le site web ainsi qu’un catalogue complet et filtrable par thème.

 

D’où viennent ces podlars ?

Et bien tout d’abord, en Mars 2018, Poddy va lancer une ICO (Initial Coin Offering) pour trouver ses premiers investisseurs. Des gens comme vous et moi pourront acheter des Podlars en échange de quelques euros (1 Podlar = 0.4€ à l’écriture de cet article). C’est une sorte de levée de fond pour lancer la machine et trouver des personnes qui croient à ce service. L’objectif est de 5 millions d’Euros dans un premier temps avant le lancement officiel en septembre 2018.

Mais ça ne sera pas suffisant. Quand Poddy sera disponible, les utilisateurs pourront à partir de l’app ou du site web acheter des podlars comme pour les bits de Twitch. Ils auront une cagnotte fixe qu’ils pourront distribuer à leur guise aux podcasts de leur choix.

Troisième moyen d’obtenir ces podlars, c’est en tant que podcasteurs. En effet, pour pouvoir proposer son podcast dans le catalogue de Poddy, le créateur devra payer un petite somme en échange du service rendu. Le prix n’est pas fixé mais on parle d’environ 1 podlar par épisode soit 20€/an pour une émission hebdomadaire.
Sachant que l’hébergement est compris dans ce prix, c’est avantageux pour le podcasteur.

Les personnes qui vont partagées les podcasts via le système de P2P vont également « gagner » des podlars. Pour l’instant, le ratio Octet/Podlars n’est pas encore fixé. Un  gain trop faible et personne ne va partager les contenus et inversement si il est trop fort, la balance sera déséquilibrée et le système va s’effondrer. Mais comme sur les trackers de torrents classiques, plus une personne va partager un contenu, plus elle sera récompensée.

Et enfin, la dernière « source de podlars », ce sont les publicités. Chaque utilisateur pourra regarder une publicité via l’app Poddy et il gagnera des podlars à chaque visionnage. Impossible de passer la publicité, le contenu est ciblé en fonction des abonnements de podcasts de l’utilisateur. Grâce à Poddy, l’annonceur sait que sa pub aura un réel impact auprès de l’auditeur. Vous n’aurez pas de pub pour le nouveau Call Of Duty si vous êtes abonnés à un podcast sur la cuisine. Et puis l’utilisateur n’aura rien à sortir de sa poche pour aider un podcast. C’est gagnant-gagnant pour tout le monde : le podcasteur, le publicitaire et l’utilisateur final.

Le calendrier de lancement est celui-ci :

Mars 2018 : ICO durant 21 jours.
Avril 2018 : Recherche des premiers annonceurs pour faire connaitre la plateforme
Mai 2018 : Première béta des apps Android et Ios et du logiciel Windows pour tester le système de P2P.
Juillet/Aout 2018 : Test complet de la plateforme sur une sélection de podcasts partenaires.
Septembre 2018 : Lancement officiel de Poddy pour les podcasts audio
Janvier 2019 : Ouverture aux podcasts vidéo

L’équipe derrière Poddy réfléchit aussi à un système de live audio et vidéo basé également sur Bitorrent et les « tips ».

Le Switch qui tue

Je dois vous l’avouer tout de suite, Poddy n’existe pas. Il est simplement le fruit de mon imagination. Je vous ai parlé récemment de Flixxo et Steem it qui se basaient à peu près sur la même mécanique. Et je pense que beaucoup de services vont reprendre ce principe car c’est le futur. On le voit avec Uber qui supprime des intermédiaires et les ICO se multiplient ces derniers mois sur divers sujets (dépanneuse, assurance, vidéos, taxi, CDN, …). Alors bien sûr toutes ces plateformes ne vont pas réussir. Cela va dépendre surtout du pouvoir à convaincre les investisseurs et les utilisateurs à switcher vers ces services.

Désolé de vous avoir déçu, mais en soi, Poddy est tout à fait réaliste et pourrait fonctionner. Je n’ai pas toutes les compétences techniques pour le mettre en place mais si quelqu’un veut se lancer, l’idée est là et moi aussi !

 

 

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4 Comments

  1. vu que le stockage se fait via le protocole torrent, DHT possible derrière, un premier PoC avec un protocole simple utilisant des adresses Ethereum pour enregistrer les hashs des podcasts + description pourrait permettre de faire rapidement une app de démo ^^

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